12/09/2012

Mon progressisme

(Article reposté sur http://6pol28.blogspot.fr/)

Sur le plan politique, le label dont je me sens le plus proche (ou le moins en désaccord, on va dire) est celui de "progressiste", au sens où ce terme est généralement compris aujourd'hui.

Le paradoxe, en fait, c'est que je ne crois pas vraiment au "progrès" politique et social, dans l'absolu, car il y a toujours une part de subjectivité qui est liée à sa perception, selon les points de vue, les cultures, et autres facteurs. Bien sûr, je crois au progrès technique et scientifique - défini par la création de techniques suite à des découvertes scientifiques qui améliorent le bien-être* - mais c'est une notion relativement consensuelle dans notre monde occidental, et critiquée quasi-uniquement par certains post-modernes, des primitivistes et  écologistes caricaturaux, qui se situent eux-mêmes souvent à l'extrême-gauche de l'espace politique de nos jours, d'ailleurs.

Cependant, j'espère aussi éviter l'écueil de ce qu'on appelle le scientisme au sens le plus péjoratif du terme, entendu comme une confiance excessive accordée à la science, qui consistent à l'étendre dans des domaines qui ne lui appartiennent pas et à lui attribuer des pouvoirs qu'elle n'a pas, par exemple en la considérant comme seule source de réponses concernant les questions éthiques et philosophiques. Le scientisme "modéré", au sens de considérer la science comme seule source de connaissance valable, me semble en revanche très défendable, bien que je comprenne que certains le critiquent. Je suis partagé sur la façon dont le blogueur Massimo Pigliucci entend ce terme, en tout cas.

Reste que je suis "progressiste" dans le sens où je pense qu'il faut dépasser la "tradition", notamment lorsque celle-ci s'oppose à l'évolution de la société et piétine les libertés réelles des individus et la justice, dont ma conception se rapproche de celle de John Rawls et Amartya Sen, penseurs très connus dans le monde anglophone.

Je suis aussi ouvert à l'évolution du monde autour de moi, et ne regrette pas le passé (c'est un peu facile, vous me direz, parce que je suis jeune, mais je connais d'autres jeunes qui, pour une raison ou pour une autre, sont beaucoup plus réac que moi !).

Par ailleurs, je désire me baser sur une approche de la politique qui se veut assez rationnelle ; même si en même temps, je suis pragmatique et plutôt réformiste vis-à-vis de la démocratie, dans l'ensemble, et  préfère les réformes pas-à-pas aux révolutions violentes, sauf lorsque cela est vraiment nécessaire (pour se débarrasser d'un régime totalitaire par exemple ; et même là, on n'est pas sûr à 100 % que le régime que l'on mettra en place sera meilleur) .

J'écrirai peut-être un autre post sur le sujet pour détailler plus en détail mon point de vue, en relation avec les thématiques de ce blog.

*En fait, j'entends à peu près par progrès technique et scientifique ce qu'Axel Kahn appelle tout simplement le progrès : "Le progrès est la mobilisation de l'intelligence et de la créativité pour produire des connaissances et des techniques, et générer des richesses dans un but humaniste". L'aspect humaniste reste important en effet, même quand on parle de progrès technique et scientifique, car je ne considère pas la bombe atomique comme étant un progrès...

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