27/11/2012

Ce soir...

Le cerveau d'Hugo, un docu-fiction concernant l'autisme, sur France 2.

http://www.france2.fr/emissions/le-cerveau-dhugo

Je vais essayer de le voir ce soir, et j'éditerai éventuellement cette brève note (ou créerai un nouvel article) afin d'écrire ce que j'en pense.

24/11/2012

Vidéos européennes pour la promotion de la science

Toujours via Pharyngula, je trouve cette idée assez pertinente (les cyniques diront qu'il s'agit en partie de rattraper le niveau après le désastreux Science : it's a girl thing !).

Voici une des vidéos :


Je n'ai pas vu les autres, en revanche, pour l'instant. Le site du concours est ici.

PZ Myers sur la psychologie évolutionniste

PZ Myers est l'auteur du blog (en anglais) Pharyngula, dont j'avais déjà parlé dans un précédent article d'ailleurs. Il y parle généralement d'athéisme et de biologie, et critique le créationnisme et le fondamentalisme religieux. C'est un athée très militant, et pour cette raison il a pu être parfois assez controversé.

Ces derniers jours, il s'attaque à la psychologie évolutionniste dans plusieurs de ses posts : ici, d'abord, où il dénonce l'usage qui peut en être fait par certains, puis , et , où il s'agit aussi de critiques de fond, bien qu'il en reconnaisse la valeur dans certains cas.

Par ailleurs, la psychologie évolutionniste est un sujet qui mériterait que je lui consacre un article, afin de détailler ce que je pense de cette "discipline", d'après les informations que j'ai pu dénicher ici et là à ce sujet.

edit : nouvel article de PZ Myers qui contribue encore au débat autour de l'"evo-psych".

edit 2 : contrepoint utile de Jerry Coyne pour ceux que ça intéresserait.

edit 3 : nouvel article de PZ Myers sur ce sujet, deuxième d'une nouvelle série après celui-ci. Désormais, cet article sera mis a jour à chacun de ses nouveaux articles à ce propos.



16/11/2012

Philippe Val, un symptôme parmi d'autres

J'ai lu un article d'Autism Rights Watch sur Philippe Val, et cela m'a donné envie de détailler ce que je pense de ses positions.

Le 9 novembre dernier, la radio de service public France Inter avait entièrement consacré une journée spéciale à Freud, en dehors de tout évènement particulier.

Et voilà que le 15 novembre, sur les ondes de la station qu'il dirige, c'est Philippe Val lui-même qui vient défendre l'organisation de cette journée.

Je dirais que sa propre page Wikipédia parle d'elle-même et permet de mieux cerner le personnage, et tout le monde, ou presque, trouvera ainsi quelque chose à critiquer chez lui, de ses prises de position incohérentes concernant la liberté d'expression à son attitude autoritaire dans les média qu'il a dirigé ces dernières années. Nommé à la tête de France Inter en 2009 par Jean-Luc Hees (donc, indirectement, par Nicolas Sarkozy lui-même), il y est responsable de l'évincement des humoristes Stéphane Guillon, Didier Porte et Gérald Dahan. Ce n'est qu'un exemple. Mais je vais quand même détailler et m'intéresser à ce qu'il a dit hier.

En l'occurrence, une fois de plus, il se ridiculise.

Une fois n'est pas coutume, de nombreux auditeurs ne s'y sont pas trompés :


" Journée qui a passionné nos auditeurs donc, mais qui a aussi suscité des interrogations ou des critiques d’une aussi belle tonicité pour vous donner une idée du ton de la correspondance que j’ai reçu. Quelques extraits de courriels : « Pourquoi pas une journée homéopathie » nous demande François.  « Pourquoi pas une journée spéciale astrologie » nous ajoute Frédéric. « La psychanalyse est la plus grande imposture du 20ème siècle » affirme Jean. « Pourquoi France Inter lui consacre-t-elle une journée de propagande ». Ou encore ce dernier extrait de Josse, qui se présente comme docteur en neuroscience, qui nous écrit : « Etes-vous conscient que les spécialistes de la neuroscience et de la psychologie cognitive pensent que nous donnons beaucoup trop de crédit à la communauté psychanalytique ». Alors Philippe Val, merci d’abord d’accepter cet échange, est-ce que vous êtes surpris par la passion contenue dans ces messages ? Pensiez-vous que Freud et la psychanalyse étaient toujours  des sujets aussi clivant ? "

Mais Philippe Val n'a apparemment rien trouvé de mieux à répondre que ça :

" Le livre noir de la psychanalyse, un livre d’ailleurs à tonalité … avec des auteurs, disons assez louches… Euh… plutôt marqués à l’extrême-droite et une extrême-droite qui ne sent pas toujours très bon, mais apparemment cela n’a choqué personne. "

Outre qu'il s'agit d'un ad hominem classique qui évite d'avoir à critiquer le fond de l'ouvrage, je peux être quasiment sûr et certain que Philippe Val n'a pas lu le livre Noir, ne fait que répéter les arguments avancés depuis des années par Roudinesco et consorts et ne sait même pas de quoi il parle. Sans même parler des auteurs, dont la grande majorité ne peuvent que difficilement être qualifiés d'extrême-droite, rappelons que l'on peut lire ce paragraphe dans le début de l'ouvrage (seulement depuis 2010, il est vrai, puisqu'il s'agit d'un passage consacré à l'histoire du livre) :

" Deuxième difficulté, le pedigree des auteurs. Outre leur compétence et leur crédibilité - préalable nécessaire à toute entreprise éditoriale -, je fus obligé d'évaluer leurs intentions. Je m'explique. La psychanalyse a de nombreux opposants, parfois pour de bonnes raisons (historiques, épistémologiques, théoriques, cliniques), parfois pour de mauvaises : il y a une longue tradition de critique de droite et d'extrême droite de la psychanalyse - certains excités voyant dans le système freudien le ver dans le fruit de la civilisation. C'est là que le bât pouvait blesser. Je devais m'assurer que nous ne laisserions pas entrer le loup dans notre bergerie. "

Ce passage devrait être rappelé à tous ceux qui prétendent que le livre Noir diffuse une idéologie droitière. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'était pas l'intention de Catherine Meyer...

Il continue dans l'ad hominem :

" Et c’est comme si il y avait toute une partie du monde intellectuel, qui était hostile à cela, qui était plutôt soucieux d’ordre, de nationalisme … d’ordre … de rangement, de dressage de l’individu, alors que la partie freudienne du monde intellectuel fait le pari de la liberté. Et ça, la liberté aujourd’hui, ça suscite énormément d’hostilité. "

Non content de souligner l'importance du déterminisme psychique chez Freud, qui, d'après des critères certes actuels, n'était pas vraiment soucieux de liberté, ni de m'interroger sur l'éventuelle ironie involontaire de tels propos, étant donné nombre d'actions et prises de position de Val, je dois avouer, et je ne pense pas être le seul, que je ne me reconnais pas du tout dans cette description, et en tout cas je ne pense pas m'intéresser à ces valeurs plus que Philippe Val lui-même.

Par ailleurs, des gens tels que Michel Onfray, Jean-Louis Racca, moi-même et d'autres, nous voulons montrer qu'il existe une gauche anti-psychanalytique en France, et même que la gauche devrait être anti-psychanalytique. Parce que la psychanalyse, à la fois, est irrationnelle et entretient des préjugés. Toute la théologie du monde ne pourra cacher le fait que l' "envie de pénis" est un concept odieusement sexiste, qui serait un peu moins dérangeant s'il n'était pas, comme nombre de concepts freudiens, irréfutable au sens de Popper. Freud a été critiqué là-dessus dès son époque ; on doit à Karen Horney l'invention de l' "envie d'utérus" pour lui répondre. De plus, Freud avait certes des opinions progressistes pour son époque par rapport à l'homosexualité, mais pensait également que le refoulement de l'homosexualité conduisait à la paranoïa ou à la schizophrénie, étant ainsi à l'origine d'un des mythes anti-gays les plus pernicieux qui soient.

Ensuite :

" Et je voudrais juste aussi ajouter qu’on n’a pas fait une journée qui était une journée de débat, mais une journée de connaissance. C’était reconnaître l’apport. On aurait pu faire Darwin, ou Einstein [...] " 

" Mais Michel Onfray, on l’entend partout depuis 10 ans, sans contradiction. Et là il n’était pas question de donner la contradiction à Onfray, ou on peut travailler sur Freud…. Par exemple, si vous voulez faire une journée sur Darwin, ce qui est un personnage absolument fantastique, un intellectuel merveilleux du XIXème siècle, est-ce que vous être obligé de faire venir des créationnistes toute la journée. " 

 " mais la figure de Freud, grand intellectuel européen, et un des deux grand génies du début du XXème siècle avec Einstein. Il fallait lui rendre hommage. Il faut que les gens se réapproprient les figures qui ont fait, qui font la richesse de leur vie intellectuelle. "

Pour commencer, il est absolument impossible de comparer Freud à Darwin ou à Einstein. Il se trouve, d'une part, que Darwin a eu plutôt raison et que Freud a eu tort sur de nombreuses questions. Mais pas uniquement. Darwin a encore aujourd'hui, dans tous les pays du monde ou presque, un prestige scientifique que n'aura jamais Freud. Darwin n'a jamais été aussi intellectuellement malhonnête que Freud. Le rapprochement avec Einstein est encore plus hasardeux, sachant que la théorie de la relativité était considérée par Popper comme l'exemple-même de la théorie scientifique réfutable et la psychanalyse comme l'exemple-même de la pseudo-science. C'est juste un exemple, mais il s'est avéré que l'intuition de Popper fut plus que juste, et Einstein eut un impact beaucoup plus grand que Freud sur la science.

On retiendra du premier paragraphe cité que Val assume, étant donné le ton général de la journée en question, quasiment parfaitement le fait d'avoir organisé une journée de propagande, et n'a aucun intérêt, patience ni considération pour les critiques de la psychanalyse, d'où qu'elles puissent venir.

Je pense avoir dit l'essentiel de ce que je pensais sur la rhétorique de Philippe Val ici. Force est de constater que quelque part, il n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il a impulsé autour de lui une dynamique autoritaire et dogmatique sur laquelle je ne m'attarderai pas. Au moins un point est clair ; Philippe Val, comme d'autres qui se disent de gauche d'ailleurs, est psychologiquement de droite : fermé d'esprit et autoritaire. C'est un point qui me semble important, car l'une des caractéristiques essentielles de la gauche, à mon sens, est l'ouverture d'esprit et la sensibilité aux idées nouvelles, la complexité de pensée, le fait de ne pas se laisser enfermer dans les faux dilemmes et la peur du changement.

Pour ne pas finir sur une mauvaise note, tout n'est pas sombre non plus et, à titre personnel, s'il reste des choses à défendre chez lui, je ne peux que saluer son engagement contre tous les fondamentalismes religieux et pour le fédéralisme européen. Bien que ce fut après son départ en 2009, j'ai également défendu Charlie Hebdo, chaque fois que ce journal fut attaqué concernant la religion, récemment.

edit : il est dans mon devoir de vous donner le lien vers le message de Jean-Louis Racca, autrement plus percutant et mieux construit que le mien. Ainsi que vers ce récent article du CorteX sur la reduction ad hitlerum, c'est-à-dire, indirectement, le point Godwin.

edit 2 : et voici maintenant la réaction de Jean Cottraux, particulièrement radicale.

Petite perle de nanar

http://www.nanarland.com/ils-ont-dit-32-psychanatrice-.html

14/11/2012

Les habits neufs de l'empereur - texte intégral

Marre de lire des textes creux, incompréhensibles, dont les auteurs ne se soucient guère de les expliciter auprès du grand public, ou même de leurs propres pairs, au point de ne même pas savoir eux-mêmes ce qu'ils disent. C'est dans des moments comme ceux-là que j'ai envie de vous faire partager ce petit classique.


(oui bon, le mot "Keiser" est traduit par grand-duc dans cette version. Comme je ne parle pas danois, je ne puis juger du bien-fondé de cette traduction)

http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Habits_neufs_du_Grand-Duc

Souvenez-vous : le roi est nu.

12/11/2012

Articles de Gunilla Gerland

En guise de suite provisoire à mon article La psychanalyse est neurotypiste, partie I, toujours sans suite pour le moment, voici deux articles de Gunilla Gerland publiés sur le site Asperansa, et traduits du suédois :

Il est bien temps ! L'autisme et la psychanalyse

et

Pourquoi les théories dites psychodynamiques...

Gunilla Gerland est une autiste suédoise, diagnostiquée à l'âge de 29 ans, qui tout comme d'autres auteurs, exprime ses idées sur l'autisme d'un point de vue interne.

11/11/2012

Hors sujet - l'Encyclopédie du Paranormal

L'Encyclopédie du Paranormal est un site où l'on se propose de faire l'inventaire de tout ce qui est couramment associé au paranormal. Malgré son nom, l'Encyclopédie se fixe pour but d'être objective et se démarque des centaines de sites bidons qui vendent du rêve et colportent un grand nombre d'inexactitudes. De plus, la plupart des contributeurs ont un oeil assez critique et essaient d'aborder le sujet objectivement, on y retrouve même d'ailleurs des forumeurs et autres personnalités familières de ceux qui s'intéressent au mouvement sceptique francophone, tels que Cortex (Eric Déguillaume) par exemple. Le projet a été démarré par Paul Binocle, qui tient un blog d'humour (qui n'est plus mis à jour, malheureusement).

Pour l'instant le projet est un peu ralenti, car il repose sur une communauté assez restreinte, mais si vous pensez avoir des connaissances sur un phénomène réputé paranormal ou même un élément de folklore, vous serez les bienvenus.

Le site possède également un forum (qui mériterait d'être un peu plus animé), si vous êtes intéressé par la participation au projet, ou tout simplement par le paranormal.

10/11/2012

Vidéo sur les interventions éducatives concernant l'autisme

Cela circule beaucoup en ce moment :



Je conseille d'ailleurs le reste de la conférence TEDxParis (rien à voir avec les Troubles Envahissants du développement ; il s'agit d'une conférence qui aborde des sujets académiques divers, mais toujours intéressants). Il y a également une intervention du célèbre autiste d'Asperger surdoué Daniel Tammet à ne pas manquer.

04/11/2012

Delion sur le packing

Encore un article pour tous ceux qui pensent encore que les psychoprêtres sont des scientifiques à part entière :

http://packing.blog4ever.com/blog/lire-article-705971-9611200-pierre_delion__les_packs_comme_processus_therapeut.html

Saurez-vous trouver toutes les fois où l'auteur invoque les idées d'un psychanalyste célèbre pour justifier sa pratique* comme s'il s'agissait d'évidences, s'appuie sur des dogmes non-démontrés et utilise des analogies plus que douteuses qu'il ne passe pas beaucoup de temps à justifier ? Allez, je vous laisse vous entraîner sur ce texte.

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* que beaucoup par ailleurs, non sans raison, assimilent à une forme de torture soit dit en passant : pensez, emmailloter un jeune enfant peu habillé dans plusieurs kilos de linge froid et humide ! De plus, contrairement à ce que les psychanalystes affirment souvent, on demande rarement l'avis au gamin.

02/11/2012

Qu'est-ce que la neurodiversité ?

La neurodiversité est un concept et mouvement social, d'origine américaine ; le terme est attribué à Judy Singer, une sociologue avec le syndrome d'Asperger, et son premier usage (en anglais) peut être attribué au journaliste Harvey Blume en 1998, qui lui donna un sens assez positif. Par la suite, le mouvement se développa un peu grâce à Internet, même s'il reste assez confidentiel.

Globalement, la neurodiversité est l'idée selon laquelle les différences neurologiques peuvent et doivent être reconnues comme catégorie sociale au même titre que le genre, l'ethnie, la classe ou le handicap. Comme exemple de ces différences, on peut citer la Dyspraxie, la Dyslexie, le trouble de l'attention/hyperactivité, la Dyscalculie, les troubles autistiques, le Syndrome de la Tourette, ainsi que d'autres.

Ce mouvement considère qu'il s'agit de variations normales du câblage cérébral humain, et rejette, dans de nombreux cas, l'idée qu'il s'agisse de maladies. En un sens, le concept de neurodiversité possède un analogue avec celui de biodiversité en biologie.

Le mouvement a pris son essor lorsque l'on a découvert, dans les années 1980, que l'autisme avait une cause organique et n'était pas dû à de mauvais parents (cette idée a eu la vie dure en France).

Les partisans de la neurodiversité sont favorables à l'acceptation des différences de comportement, tant qu'elles ne nuisent à personne, à un changement de notre vision des choses concernant la terminologie qu'on emploie, et à un meilleur contrôle des individus neurodivers sur le type de traitements qu'ils choisissent, s'il doit y en avoir un.



Je pense personnellement que défendre une version "modérée" de la neurodiversité est tout à fait raisonnable et même souhaitable, à condition qu'elle se fasse à petits pas, mais qu'une version plus large (qui comprendrait l'autisme de bas niveau, la maladie de Parkinson et les borderlines, entre autres) est impossible à défendre, et peut-être même dangereuse.

En France, la situation particulière, le retard flagrant en matière de prise en charge des enfants autistes, le fait que les adultes autistes restent peu visibles pour le moment et la prégnance absurde des raisonnements boiteux font que le concept est pour l'instant peu défendu, voire difficile à défendre ; le principal combat à l'heure actuelle, qui doit nous unir, vise à faire triompher l'approche et la vision scientifiques de l'autisme. Ce n'est pas un combat facile étant donné que, même chez nos alliés, certains semblent parfois colporter des idées fausses, sur les vaccins par exemple. Il appartient donc d'être vigilant, à tout moment.


Références (certaines d'entre elles sont à parcourir avec un oeil critique ; de plus, sauf la dernière, elles sont toutes en anglais) :

http://www.imh.liu.se/avd_halsa_samhalle/filarkiv1/1.264263/JaarsmaWelin2011Autismasanaturalvariation.pdf
http://www.nationalreviewofmedicine.com/issue/2006/04_30/3_patients_practice05_8.html
http://www.nytimes.com/2006/01/29/books/review/29morrice.html
http://neurodiversitysymposium.wordpress.com/what-is-neurodiversity/
http://mikestanton.wordpress.com/my-autism-pages/what-is-neurodiversity/
http://radicalpsychology.org/vol7-1/boundy.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Neurodiversity
http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=26739


01/11/2012

Jean-marie de Lacan

J'y aime des ailes est un blog satirique qui parodie les discours et le style des psychanalystes lacaniens.

Si certains articles donnent quelque peu dans la caricature, d'autres valent le coup d'oeil et ne sont en fait pas si éloignés que ça de la réalité, du moins si on en croit les portraits de psychanalystes qui ont été présentés dans le film Le Mur, de Sophie Robert.

Le plus souvent, ça n'est pas non plus à se rouler par terre, entendons-nous bien, mais cela peut être intéressant de repérer les allusions cachées, pour peu qu'on suive de près les débats autisme/psychanalyse et/ou qu'on s'intéresse à la situation de la psychologie en France, d'un point de vue critique.

Ethique, de Baruch Spinoza


Ethique est le principal ouvrage dans lequel le philosophe hollandais Baruch Spinoza expose, de façon synthétique, l'ensemble de sa philosophie - bien que l'aspect politique y reste assez parcellaire. Spinoza utilise une suite de "démonstrations" fondées sur des raisonnements logiques établis à partir d'axiomes, ce qui peut rendre la lecture plus difficile que prévu (le livre lui-même, en conséquence, ne devrait être conseillé qu'aux passionnés de philosophie).

Il est divisé en cinq grandes parties :

La première s'intitule De Dieu et Spinoza y expose sa conception de la métaphysique. Pour lui, tout est en Dieu, substance unique (d'où le "monisme"), assimilée à la Nature elle-même. C'est pourquoi on a pu qualifier Spinoza de panthéiste, même si ce n'est pas tout à fait exact étant donné le rapport très particulier de Spinoza à Dieu. Par ailleurs, la philosophie de Spinoza est déterministe. Il critique aussi le finalisme, le fait de tout attribuer à la volonté de Dieu ("cet asile de l'ignorance" dans ses propres mots).

La deuxième a pour titre De la nature et de l'origine de l'âme. Spinoza y décrit sa conception de l'âme, ou plutôt esprit, qui est "l'idée du corps". Dans la continuité de la partie précédente, il s'oppose au dualisme cartésien. Il y expose aussi quelques éléments de son épistémologie.

La troisième, De l'origine et de la nature des affections, traite des affects, des sentiments, de la Joie et de la Tristesse, l'Amour et la Haine. C'est aussi là qu'il présente le concept de "conatus", l'effort de persévérance dans l'être propre à toute chose selon lui.

La quatrième, De la servitude de l'homme, a pour sujet, d'abord les éléments extérieurs qui limitent l'homme sur le plan moral, et ce qu'on qualifierait aujourd'hui d'éthique à proprement parler, puis aborde des éléments concernant les règles de la vie sociale. Spinoza y décrit un chemin particulier, celui de l'homme guidé par la Raison.

La cinquième, enfin, De la liberté de l'homme, est un peu plus positif dans la vision de Spinoza et décrit son idéal de vie : la connaissance intuitive, l'amour intellectuel de Dieu, la recherche de la béatitude. Il a une conception intéressante, quoique contre-intuitive, de l' "immortalité" de l'âme.


Comme je l'ai écrit précédemment, il s'agit d'un livre assez difficile, à réserver aux fans de philo. Néanmoins, en le lisant, on comprend pourquoi Spinoza a eu une influence considérable sur de grands champs de la philosophie. Aujourd'hui encore, de grandes parties de sa vision de Spinoza ont été reprises par le psychologue Antonio Damasio.