La neurodiversité est un concept et mouvement social, d'origine américaine ; le terme est attribué à Judy Singer, une sociologue avec le syndrome d'Asperger, et son premier usage (en anglais) peut être attribué au journaliste Harvey Blume en 1998, qui lui donna un sens assez positif. Par la suite, le mouvement se développa un peu grâce à Internet, même s'il reste assez confidentiel.
Globalement, la neurodiversité est l'idée selon laquelle les différences neurologiques peuvent et doivent être reconnues comme catégorie sociale au même titre que le genre, l'ethnie, la classe ou le handicap. Comme exemple de ces différences, on peut citer la Dyspraxie, la Dyslexie, le trouble de l'attention/hyperactivité, la Dyscalculie, les troubles autistiques, le Syndrome de la Tourette, ainsi que d'autres.
Ce mouvement considère qu'il s'agit de variations normales du câblage cérébral humain, et rejette, dans de nombreux cas, l'idée qu'il s'agisse de maladies. En un sens, le concept de neurodiversité possède un analogue avec celui de biodiversité en biologie.
Le mouvement a pris son essor lorsque l'on a découvert, dans les années 1980, que l'autisme avait une cause organique et n'était pas dû à de mauvais parents (cette idée a eu la vie dure en France).
Les partisans de la neurodiversité sont favorables à l'acceptation des différences de comportement, tant qu'elles ne nuisent à personne, à un changement de notre vision des choses concernant la terminologie qu'on emploie, et à un meilleur contrôle des individus neurodivers sur le type de traitements qu'ils choisissent, s'il doit y en avoir un.
Je pense personnellement que défendre une version "modérée" de la neurodiversité est tout à fait raisonnable et même souhaitable, à condition qu'elle se fasse à petits pas, mais qu'une version plus large (qui comprendrait l'autisme de bas niveau, la maladie de Parkinson et les borderlines, entre autres) est impossible à défendre, et peut-être même dangereuse.
En France, la situation particulière, le retard flagrant en matière de prise en charge des enfants autistes, le fait que les adultes autistes restent peu visibles pour le moment et la prégnance absurde des raisonnements boiteux font que le concept est pour l'instant peu défendu, voire difficile à défendre ; le principal combat à l'heure actuelle, qui doit nous unir, vise à faire triompher l'approche et la vision scientifiques de l'autisme. Ce n'est pas un combat facile étant donné que, même chez nos alliés, certains semblent parfois colporter des idées fausses, sur les vaccins par exemple. Il appartient donc d'être vigilant, à tout moment.
Références (certaines d'entre elles sont à parcourir avec un oeil critique ; de plus, sauf la dernière, elles sont toutes en anglais) :
http://www.imh.liu.se/avd_halsa_samhalle/filarkiv1/1.264263/JaarsmaWelin2011Autismasanaturalvariation.pdf
http://www.nationalreviewofmedicine.com/issue/2006/04_30/3_patients_practice05_8.html
http://www.nytimes.com/2006/01/29/books/review/29morrice.html
http://neurodiversitysymposium.wordpress.com/what-is-neurodiversity/
http://mikestanton.wordpress.com/my-autism-pages/what-is-neurodiversity/
http://radicalpsychology.org/vol7-1/boundy.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Neurodiversity
http://www.scienceshumaines.com/index.php?lg=fr&id_article=26739
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