Ce blog se chargera de discuter les notions d'inné, d'acquis, de normal, de pathologique, de corps, d'esprit, et les raisonnements logiques et éthiques les plus fréquents à leur sujet. On y critiquera la psychanalyse et on y traitera également de bioéthique le cas échéant.
01/11/2012
Ethique, de Baruch Spinoza
Ethique est le principal ouvrage dans lequel le philosophe hollandais Baruch Spinoza expose, de façon synthétique, l'ensemble de sa philosophie - bien que l'aspect politique y reste assez parcellaire. Spinoza utilise une suite de "démonstrations" fondées sur des raisonnements logiques établis à partir d'axiomes, ce qui peut rendre la lecture plus difficile que prévu (le livre lui-même, en conséquence, ne devrait être conseillé qu'aux passionnés de philosophie).
Il est divisé en cinq grandes parties :
La première s'intitule De Dieu et Spinoza y expose sa conception de la métaphysique. Pour lui, tout est en Dieu, substance unique (d'où le "monisme"), assimilée à la Nature elle-même. C'est pourquoi on a pu qualifier Spinoza de panthéiste, même si ce n'est pas tout à fait exact étant donné le rapport très particulier de Spinoza à Dieu. Par ailleurs, la philosophie de Spinoza est déterministe. Il critique aussi le finalisme, le fait de tout attribuer à la volonté de Dieu ("cet asile de l'ignorance" dans ses propres mots).
La deuxième a pour titre De la nature et de l'origine de l'âme. Spinoza y décrit sa conception de l'âme, ou plutôt esprit, qui est "l'idée du corps". Dans la continuité de la partie précédente, il s'oppose au dualisme cartésien. Il y expose aussi quelques éléments de son épistémologie.
La troisième, De l'origine et de la nature des affections, traite des affects, des sentiments, de la Joie et de la Tristesse, l'Amour et la Haine. C'est aussi là qu'il présente le concept de "conatus", l'effort de persévérance dans l'être propre à toute chose selon lui.
La quatrième, De la servitude de l'homme, a pour sujet, d'abord les éléments extérieurs qui limitent l'homme sur le plan moral, et ce qu'on qualifierait aujourd'hui d'éthique à proprement parler, puis aborde des éléments concernant les règles de la vie sociale. Spinoza y décrit un chemin particulier, celui de l'homme guidé par la Raison.
La cinquième, enfin, De la liberté de l'homme, est un peu plus positif dans la vision de Spinoza et décrit son idéal de vie : la connaissance intuitive, l'amour intellectuel de Dieu, la recherche de la béatitude. Il a une conception intéressante, quoique contre-intuitive, de l' "immortalité" de l'âme.
Comme je l'ai écrit précédemment, il s'agit d'un livre assez difficile, à réserver aux fans de philo. Néanmoins, en le lisant, on comprend pourquoi Spinoza a eu une influence considérable sur de grands champs de la philosophie. Aujourd'hui encore, de grandes parties de sa vision de Spinoza ont été reprises par le psychologue Antonio Damasio.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire