21/01/2021

L'accès aux origines continue d'avancer

Malgré les reports successifs, voire intempestifs, du projet de loi bioéthique en raison de la crise du COVID-19 (crise qui, de mon point de vue, en a malgré tout aussi renforcé la nécessité, en démontrant l'impératif de l'accès aux antécédents médicaux), on peut dire qu'en France, la cause de l'accès aux origines a globalement progressé, au cours de ces dernières années. 

Au début des années 2000, lorsque PMAnonyme a commencé à exister, le secret parental était encore largement répandu, voire était la norme, dans nombre de familles concernées ; depuis, il a inexorablement poursuivi sa régression. 

A la même époque, il y a une quinzaine d'années, les principales associations homoparentales étaient, dans le meilleur des cas, favorables au double guichet, et la simple idée d'abolir l'anonymat des dons en même temps que l'élargissement de la PMA aurait certainement provoqué un réel tollé dans une partie de la communauté LGBT. Aujourd'hui, l'Inter-LGBT a définitivement intégré l'accès aux origines au sein de ses propres revendications, ce qui signifie, en pratique, que les derniers vrais désaccords potentiels portent sur certains détails technico-juridiques tels que la RCA (même si, malheureusement, une minorité bruyante continue de s'opposer farouchement à toute levée de l'anonymat, notamment sur Twitter). 

Il y a une dizaine d'années encore, lorsque l'idée commençait à percer politiquement en France, l'accès aux origines divisait encore assez nettement la gauche modérée ; aujourd'hui, elle ne divise encore guère plus que l'extrême-gauche et la droite conservatrice, pour des raisons apparemment opposées (libertarisme soixante-huitard à tendance communautariste d'un côté contre masculinisme réactionnaire adultocentré de l'autre côté, pour simplifier). 

Néanmoins, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir, et nous n'en sommes qu'au tout début. C'est pourquoi il nous faut encore rester vigilants, si l'on espère concrétiser ces avancées.